De l’histoire du soir aux petites touches magiques : vive la narration intuitive !
Il y a mille façons de raconter une histoire… et souvent, on le fait sans même s’en rendre compte. Un soir, une fable inventée au bord du lit. Un matin, une chaussette qui devient « dévoreuse de petits orteils ». Une cuillère qui se transforme en dragon cracheur de compote.
Ce genre de moments, c’est ce que j’appelle de la narration intuitive.
Pas besoin d’un livre, ni même d’un scénario. Juste une envie de relier, d’imaginer, de jouer.
J’ai déjà consacré un article à ce qu’est exactement cette approche (tu peux le retrouver juste ici), mais aujourd’hui, je te propose d’explorer deux manières très différentes (et complémentaires) de l’utiliser au quotidien avec ton enfant :
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la première, plus construite, prend la forme de véritables histoires inventées,
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la seconde, plus diffuse, colore le quotidien d’une touche de magie.

L’histoire inventée : un espace-temps dédié à l’imaginaire
C’est souvent par là qu’on commence. C’est l’image classique : un parent qui raconte une histoire inventée de toutes pièces à son enfant. Pas un livre, mais une voix, un monde qui se crée en direct.
Un moment choisi, parfois ritualisé
Ces histoires prennent place dans des temps calmes : le soir avant de dormir, lors d’un long trajet en voiture, ou pendant un moment de complicité sur le canapé. L’adulte entre dans une posture de « conteur », et l’enfant, souvent très réceptif, se laisse embarquer.
Un récit simple, mais puissant
Pas besoin d’écrire un roman. Un début, un personnage, une envie, un obstacle, une fin.
« Il était une fois un escargot qui voulait aller plus vite que le vent… » Et voilà, c’est parti. On peut jouer avec les voix, laisser l’enfant décider de certains rebondissements, rebondir sur une émotion du jour.
Un lien renforcé
Ce type d’histoire est un moment d’attention pure. L’enfant ressent qu’on invente pour lui, qu’il est au cœur de quelque chose d’unique.
Et souvent, il en redemande… ou veut raconter la suite le lendemain. Ces histoires deviennent des souvenirs, des repères, des trésors partagés.
Les touches magiques du quotidien : l’imaginaire en filigrane
Et puis il y a l’autre manière, plus discrète, plus spontanée : celle d’intégrer l’imaginaire dans les petits gestes de tous les jours.
Des éclats de fiction
Ce ne sont pas des « histoires » au sens traditionnel, mais des petites bulles d’invention qui surgissent au détour d’une phrase :
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« Vite, on doit mettre les bottes, la boue des trolls est en train d’envahir la cuisine ! »
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« Attention, ce bavoir est un bouclier anti-câlins, il faut ruser pour le mettre ! »
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« Ta colère, c’est comme un orage dans ton cœur… Tu crois qu’on peut appeler le soleil ? »
Du jeu dans les routines
L’objectif n’est pas tant de divertir que d’alléger, d’accompagner. Ces touches magiques peuvent transformer un moment de tension, une résistance, ou une routine rébarbative en opportunité de jeu, d’écoute ou de poésie.
Un langage complice
À force, ce type de narration crée un univers commun, une petite mythologie familiale.
Certains objets deviennent récurrents, certains « personnages » inventés réapparaissent. C’est un terrain fertile pour la complicité, et un moyen subtil de nourrir l’imaginaire sans avoir besoin de dégager un « temps spécial ».
Et si tu essayais ?
Pas besoin d’être un·e grand·e conteur·se. Ni de « faire bien ». L’important, c’est de tenter, de tester, de sentir ce qui fonctionne pour toi, pour ton enfant.
Peut-être que ce soir, tu inventeras une mini-histoire.
Ou que demain matin, tu ajouteras une pincée de magie à une routine un peu grise.
Dans tous les cas, rappelle-toi : ces moments-là ne demandent pas grand-chose… mais ils peuvent tout changer. Ils sont des petits fils d’or dans la toile du quotidien.
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